À Woluwe-Saint-Lambert, le site Schuman–Charmille a fait peau neuve. Ce vaste projet de reconstruction, lauréat du concours Bâtiments Exemplaires 2013 (BATEX) de Bruxelles Environnement, symbolise la volonté de la commune de créer un écoquartier éducatif et durable, adapté aux besoins des familles et aux exigences environnementales d’aujourd’hui.

Grâce à un soutien financier important de la Région et de la Communauté, dont de Bruxelles Pouvoirs Locaux (BPL), la transformation du site a pu se concrétiser autour d’un ensemble harmonieux d’écoles, d’une crèche, d’une salle de sport, d’un éco-jardin éducatif et d’équipements de proximité.

 

Une réflexion entamée dès 1999

 

L’histoire du projet remonte à la fin des années 1990. En 1999, des problèmes structurels — notamment l’affaissement des toitures des écoles du Parc Schuman et de la Charmille — imposent une réflexion sur leur relocalisation. De plus, la reconversion du quartier Marcel Thiry tout proche, où plusieurs immeubles de proximité ont été transformés en logements, a augmenté le besoin en infrastructures liées à l’enfance dans le quartier.

 

Un premier site, celui de l’actuel parking du Struykbeken, est envisagé pour la relocalisation de l’école La Charmille mais abandonné pour des raisons urbanistiques. Pour les deux écoles, le choix se porte alors sur l’emplacement actuel, plus favorable en termes de mobilité et d’accessibilité multimodale.

 

Les démarches administratives et techniques s’étalent sur plusieurs années. Après la sélection du projet des écoles à la suite d’une demande introduite auprès du Fonds des Bâtiments scolaires de la Fédération Wallonie-Bruxelles, le permis d’urbanisme est délivré en 2015.

 

Les travaux débutent en 2016, mais doivent être interrompus suite à la découverte d’une pollution du sol importante liée à une ancienne décharge voisine nécessitant notamment le traitement de résidus d’amiante et la gestion de méthane. Cette étape indispensable entraîne un surcoût de 1,8 million d’euros.

Les travaux reprennent ensuite et s’achèvent en 2020, permettant aux élèves d’intégrer leurs nouveaux bâtiments dès le mois de mars de la même année.

 

Un projet global, durable et cohérent

 

Le projet a été financé à hauteur de 15,5 millions d’euros de subventions régionales et communautaires, dont 1,5 million via un prêt du Fonds régional bruxellois de refinancement des trésoreries communales (FRBTC).

 

Outre les deux écoles, le programme intègre :

  • une crèche (LesCoquelicots),
  • une salle de sport de 1 258 m² au sein de l’école George Désir,
  • un parking souterrain réservé au personnel des écoles et de la crèche,
  • environ 800 m² de nouvelles voiries,
  • un jardin didactique, véritable espace de lien social et de pédagogie environnementale,
  • une plaine de jeux.

 

Le site regroupe aujourd’hui :

  • l’école Georges Désir (anciennement Parc Schuman), qui accueille les classes maternelles ;
  • l’école de La Charmille, une école fondamentale spécialisée de type 8 ;
  • et la crèche Les Coquelicots, favorisant la mixité des âges et la continuité éducative.

L’ensemble forme un pôle éducatif intégré, à la fois fonctionnel, durable et tourné vers la nature.

 

Un appui financier décisif de Bruxelles Pouvoirs Locaux

 

Bruxelles Pouvoirs Locaux a soutenu la commune de Woluwe-Saint-Lambert dans plusieurs volets essentiels du projet, pour un total de plus de 3 millions d’euros :

  • Dotation “Utilisation rationnelle de l’énergie” (Dotation triennale d’investissement 2013-2015)
  • Salle de sport de l’école Georges Désir (Plan triennal d’investissement sportif)
  • Voirie et parking souterrain (PTIC 2016-2018 et prêt FRBTC)
  • Jardin didactique (PTIC 2022-2024)
  • Plaine de jeux (Subvention pour les infrastructures sportives communales de proximité 2022)

Ces soutiens ont permis à la commune de concrétiser un projet ambitieux répondant à des objectifs multiples : transition énergétique, mobilité douce, accessibilité, inclusion et cohésion sociale.

 

Un écoquartier au service de l’éducation et du vivre-ensemble

 

Le jardin didactique, situé en face de l’école Georges Désir, a été conçu pour l’utilisation des écoles attenantes et des riverains. Il comprend un potager collectif pour les habitants du quartier, un verger, une zone humide et des espaces d’observation permettant aux enfants de découvrir la biodiversité en milieu urbain. La végétation a en effet été soigneusement choisie pour attirer les insectes et les oiseaux.

 

Les chemins perméables en komex, les bacs recyclés, la récupération d’eau de pluie et la fauche tardive des pelouses témoignent de la volonté de faire du site un modèle de gestion écologique et participative. Une attention spécifique a été donnée à la préservation des grands arbres du site.

 

La plaine de jeux voisine, destinée aux enfants de 6 à 12 ans et réalisée via l’appel à projets de Bruxelles Pouvoirs Locaux pour le financement d’infrastructures sportives communales de proximité, prolonge cette philosophie : entièrement construite en bois et inspirée du thème agricole, elle combine jeux pour enfants, terrain de pétanque et volonté de relier la promenade verte toute proche.

 

Georges Désir et Charmille : des écoles intégrées dans un écoquartier durable

 

Les bâtiments scolaires ont été réalisés selon les principes du passif, afin de réduire les consommations énergétiques. Si certaines contraintes techniques (ventilation, surchauffe, choix des matériaux) ont posé des défis à la commune, ces retours d’expérience nourrissent aujourd’hui la réflexion collective autour des bâtiments publics durables.

 

L’aménagement des cours d’école ont fait l’objet d’une réflexion approfondie pour intégrer les dernières avancées en matière d’occupation de l’espace récréatif et d’intégration dans un  projet citoyen et durable : ainsi les cours d’écoles sont divisées en diverses zones (calme, plaine de jeux, jeux de ballons), avec une attention pour ne pas placer le terrain de foot au milieu de l’espace. Des parkings vélos sont installés et un petit potager est présent au sein de la cour de l’école Georges Désir.

 

Un espace sportif flexible et accessible, au service des élèves et du quartier

 

La salle de sport de l’école Georges Désir, d’une surface de 1 258 m², a été conçue pour répondre à la fois aux besoins scolaires et sportifs du quartier. Elle comprend deux entrées séparées : une pour l’école et une pour le club.

 

Le terrain est dimensionné pour les compétitions de basket, et un club de volley, le Sporta, y est installé de manière permanente. Des gradins amovibles permettent d’accueillir du public lors des événements sportifs. Trois zones de rangement, sécurisées par un volet métallique, permettent de séparer le matériel scolaire et le matériel du club. La salle peut également être séparée en deux par un volet, offrant la possibilité de doubler les activités et faire deux cours différents en même temps.

 

La salle, enterrée mais très lumineuse, bénéficie d’une hauteur confortable grâce à l’absence de faux plafond et au béton brut. Au-dessus de la salle, se trouve la cour de récréation, optimisant l’espace disponible pour les élèves.

 

Un espace cafétéria est mis à disposition du club, et les vestiaires et douches sont conçus pour être fonctionnels avec des toilettes centrales. La sortie de secours, qui sert également d’accès pour les pompiers et les livraisons, assure une sécurité optimale malgré l’aménagement souterrain. Les panneaux acoustiques en gyproc perforé contribuent à un confort sonore adapté, même si une amélioration est prévue sur la bande inférieure exposée aux impacts des ballons.

 

Cette conception permet une cohabitation harmonieuse entre usages scolaires et sportifs, tout en respectant les standards de sécurité, d’accessibilité et de fonctionnalité.

L’ensemble du site est pleinement accessible aux personnes à mobilité réduite, grâce à des ascenseurs depuis le parking et dans les bâtiments, des circulations de plain-pied et des liaisons directes entre les différents équipements.

 

Un partenariat exemplaire au service des pouvoirs locaux

 

Pour Bruxelles Pouvoirs Locaux, le projet Schuman–Charmille illustre parfaitement le rôle que peuvent jouer les subventions régionales dans le renforcement des infrastructures communales. Il témoigne de la capacité d’innovation et de résilience des administrations locales, capables de mener à bien des projets complexes conciliant enjeux éducatifs, environnementaux et citoyens.

 

« Ce site rappelle qu’un grand projet naît de la somme de petits gestes cohérents, chacun participant à façonner une même vision. » -  Olivier Khassime, premier Ingénieur à la Direction des Subventions et de l’Égalité.

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