EVA ou Emergency Victim assistance.

C’est l’acronyme choisi pour désigner les cellules d’accueil spécifique des victimes de violences intrafamiliales et sexuelles, qui ces derniers mois, sous l’impulsion régionale, se multiplient sur le territoire bruxellois.


C’est qu’elles répondent à un enjeu de taille : lutter contre la victimisation secondaire que connaissent encore trop souvent ces victimes — pour une très grande majorité, des femmes — lorsqu’elles font appel à la police et qu’elles se retrouvent face à un comportement de culpabilisation de la part de policiers ou policières supposés leur venir en aide, ce qui leur fait vivre une seconde victimisation.

Cette pour prendre à bras le corps ce phénomène que Bruxelles Pouvoirs locaux a lancé fin 2022 et en ce début 2024, un appel à projets destiné aux communes afin de doter un ou plusieurs commissariats de leurs zones de police d’une cellule EVA, cellule composée d’inspecteurs et d’inspectrices spécialement formés aux violences, et qui a pour spécificité une philosophie qui place la victime, et la reconnaissance de son vécu, au cœur du processus. Le subside de Bruxelles Pouvoirs locaux visait spécifiquement l’aménagement des locaux, ainsi que les initiatives de communication visant à faire connaître la cellules auprès des citoyens et citoyennes.

Ce 13 mars, c’est la zone de Bruxelles-Ouest qui inaugurait sa nouvelle cellule EVA, sise dans le commissariat molenbeekois de la rue du Géomètre, en présence des bourgmestres de Molenbeek-Saint-Jean, de Jette et de Berchem-Sainte-Agathe, de la secrétaire d’État bruxelloise à l’Égalité des chances, Nawal Ben Hamou et… des agent·es de Bruxelles Pouvoirs locaux, ravis de pouvoir découvrir la réalité des résultats de leur travail quotidien de gestion des subventions.

Grâce au subside octroyé par Bruxelles Pouvoirs locaux, tout a été fait pour assurer aux victimes un bien-être maximum.

La salle d’attente est agréable dès l’entrée : les murs, peints dans des tons apaisants, sont décorés de stickers réalisés par une graphiste qui s’est également chargée de créer les affiches et flyers qui serviront à la promotion de la cellule.

La salle d’audition des victimes est large et bien décorée, elle dispose d’un espace où les enfants peuvent s’occuper (alors que leur accompagnant s’entretient avec la police) avec des jeux, des livres mais aussi un écran où des films ou dessins animés peuvent être projetés. 

À proximité directe se trouve la salle « TAM », destinée aux "techniques d’auditions pour mineurs", lesquelles sont toujours filmées, grâce au matériel également acquis pour l’occasion. On trouve également une salle d’allaitement, avec table à langer et biberons : « Pour les femmes qui arrivent en urgence avec un bébé. Le lait, on va l’acheter à l’épicerie du coin » précise l’une des inspectrices chargées de la visite organisée pour les participant·es à l’inauguration.

Mais la vraie originalité de cette cellule EVA, et la star incontestée de cette séance d’inauguration, c’est son chien de soutien émotionnel, Kiba. 

Le sociable goldendoodle est là pour soutenir les victimes et leurs enfants.

Sa présence peut en effet diminuer la détresse psychique.

« Quand un enfant arrive ici, parfois en ayant été témoin de choses très dures, on lui propose de faire un petit tour avec Kiba » explique la responsable de la cellule. « Nous avons aussi investi dans un petit appareil photo instantané, du coup l’enfant repart avec une photo de lui avec le chien. Ça ne répare pas tout bien sûr, mais on sent que ça fait une différence. »

 

Neuf policières et policiers composent cette nouvelle cellule EVA.

Leur but est d’offrir aux victimes un accueil et un suivi de leur dossier dans des conditions optimales de confidentialité, d’écoute et de respect.

Contrairement à ce que son nom peut laisser entendre, la cellule EVA n’est cependant pas un service d’urgence qui serait ouvert 24h/24. Le cellule EVA fonctionne selon des horaires de bureau standards et reçoit les victimes avec ou sans rendez-vous.

Pour les victimes de violences sexuelles, elle assure le suivi de première et deuxième ligne, en prenant les plaintes et en assurant le suivi de l’enquête. Pour les violences intrafamiliales, il s’agit d'un suivi de deuxième ligne, les plaintes des différents commissariats de la zone atterrissant à la cellule EVA qui se charge du suivi de ces affaires.

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